À la pointe du Cotentin, le nez de Jobourg

À la pointe du Cotentin, le nez de Jobourg

13 mai 2020 0 Par Paul

Pour les cyclotouristes en VTT, il est impératif de pédaler et sillonner ce magnifique promontoire commandant le raz Blanchard. Le nez de Jobourg s’avance majestueusement dans la Manche ; insensible aux assauts d’une mer agitée. Correspondant à l’extrémité nord-ouest de la presqu’île du Cotentin ; près de la commune de Jobourg, le site est une réserve ornithologique de premier plan. Avec 128 mètres d’altitude, ses falaises vertigineuses sont parmi les plus hautes d’Europe.

Les oiseaux marins aiment venir se poser sur l’arête rocheuse de ce museau de granite ; site grandiose aux airs de bout de monde où tous les éléments de la nature s’affrontent dans un combat sans merci.

Les territoires français continuent à être des contrées étonnantes à explorer, alors, régalons-nous ! À bicyclette ou à « bécane », d’admirables promenades sont disponibles pour notre satisfaction ! Les promenades sont entièrement fléchées et possèdent des équipements de sûreté. On compte des étapes pour vélos-électriques ; des étapes sans circulation d’attelages motorisés, des chemins « protégés »…

Caps, pointes et anses, un circuit étonnant pour les promeneurs et randonneurs-cyclistes

Entre le nez de Voidries, au nord, et le promontoire de Jobourg, au sud ; s’ouvre la petite anse de Sennival, tapissée de galets. Dans ce secteur du Cotentin, pointes et caps, sculptés dans les gneiss et les granites ; alternent avec des reliefs plus sages correspondant à des schistes tendres (anse de Vauville, baie d’Ecalgrain, etc.). Culminant à 128 m d’altitude, les falaises du nez de Jobourg sont les plus hautes de la région. Par beau temps, elles offrent un panorama sublime sur Aurigny et Guernesey, deux des îles Anglo-Normandes. Le pied des falaises est percé de grottes, dont l’accès peut se révéler extrêmement dangereux.

Des origines hercyniennes

Succédant aux grès armoricains du cap de la Hague ; la longue série d’escarpements à pic qui forme le nez de Jobourg est composée de roches métamorphiques très anciennes (2,5 milliards d’années). Présentant une structure proche de celle du granite ; celles-ci témoignent du passé hercynien de la région ; lorsque se constitue la longue chaîne de montagnes qui occupe une grande partie de l’Europe (300 millions d’années). Sous l’effet de la chaleur et de la pression liées aux mouvements tectoniques , la texture des roches se modifie ; donnant naissance aux gneiss bruns et dorés qui affleurent aujourd’hui sur cette portion de côte.

Le paradis des oiseaux

Outre la hauteur de ses falaises, les promeneurs et vététistes découvriront le nez de Jobourg, réputé pour son avifaune. Si l’huîtrier pie, le cormoran et le traquet pâtre sont nombreux ; la véritable vedette du site est le grand corbeau. Avec une envergure pouvant atteindre 65 cm, cet oiseau de la famille des corneilles est peu représenté en France. Les oiseaux nichent au creux des grottes et dans les anfractuosités de la falaise ; dont les replats sont couverts d’une belle lande à bruyères. Malgré la faible quantité d’humus qui adhère à la roche ; une flore variée (isoètes épineux, ophioglosses et orpins d’Angleterre) colorent en toute saison ce décor sauvage.

Histoire du nom de nez de Jobourg

Avec son allure terrible, ses pointes menaçantes et les écueils émergeant entre mer et falaise ; le nez de Jobourg a inspiré nombre d’histoires et de légendes. L’une des plus célèbres concerne son nom. Si certains y voient des origines danoises ; d’autres en revanche y lisent l’évolution du latin Jovis Burgum, le Bourg de Jupiter. Les traces d’un camp romain sur cette pointe littorale rendent cette deuxième hypothèse plus plausible. Au fond, qui d’autre que Jupiter, le roi des dieux, aurait pu habiter un lieu aussi impressionnant ? Dominées par une lande colorée, les falaises de Jobourg tombent à pic dans une mer souvent agitée.